(Récit de Bernard Hautecloque)

Si vous aviez la curiosité de savoir de quoi ont parlé vos parents, ou grands-parents, en découpant la dinde de Noël 1956 ou en versant des libations pour saluer la nouvelle année 1957, vous pourriez parier, sans grand risque de vous tromper qu’au réveillon, le principal sujet de conversation fut l’Assassinat des amoureux de Saint Cloud. Une passionnante énigme policière, un des faits divers les plus retentissants, et les plus significatifs, de la France des années 1950.



UN SINISTRE MATIN DE DÉCEMBRE

Enchâssé dans la banlieue chic de l’Ouest parisien, le Parc de Saint-Cloud attire des milliers de visiteurs à la Belle Saison. Mais, par un petit matin de fin décembre, quand un brouillard persistant empêche le jour de se lever, il perd beaucoup de son charme. A fortiori si on n’y voit âme qui vive et si, en arrière plan, on entend un chien hurler à la mort …

         Telles étaient, du moins, les réflexions que se faisait le gardien Michel, en allant prendre son service, le samedi 22 décembre 1956. Tout de même intrigué par le bruit, il remonta l’allée de la Félicité apercevant, sur le côté gauche, un épagneul qui aboyait furieusement. Et lugubrement, car c’était deux cadavres, étendus face contre terre, que gardait Youki (c’était le nom gravé sur le collier dudit chien).

         On procéda aux premières constatations. Les victimes étaient un homme et une femme, jeunes (20-22 ans) et bien vêtus. Ils avaient été chacun tués de deux balles de 7,65 dans la nuque, le crime remontant à la veille au soir. En les voyant, le gardien-chef Milon s’exclama :

« Ma parole, mais ce sont les amoureux d’hier ! Ils ont passé presque tout l’après-midi, enfermés dans une 203 Peugeot.

– Et qu’y faisaient-ils ?" lui demanda un policier.

Milon haussa les épaules. « Qu’est-ce que vous vouliez qu’ils y fassent ? Ils se bécotaient, bien sûr … Gentiment, notez, rien de scabreux.

– Et ils étaient garés où ?

– Exactement là où on a découvert les corps. »

Or, le même samedi matin, dans une rue peu passante de Sèvres, on avait justement trouvé une Peugeot 203 [voir photo ci-contre] abandonnée presque en travers de la chaussée. Deux de ses vitres étaient brisées et ses sièges tachés de sang. Les enquêteurs de la PJ établirent facilement que les deux amoureux avaient été tués dans la voiture. Et par surprise, car ils n’avaient pas eu le temps d’esquisser le moindre geste de défense.

           Les deux victimes n’avaient plus leurs papiers. Mais dans la 203, on trouva une carte grise établie au nom d’Anita Soler, avec une adresse dans le XIVe arrondissement. Et, sur le collier du chien qui refusait toujours de s’éloigner, on lisait le nom du quadrupède, Youki, et la même adresse.

          Bien qu’elle ait déjà dépassé la soixantaine, Anita Soler (*1*) était une animatrice de radio d’un certain renom.

      Très émue, elle identifia les cadavres sans l’ombre d’une hésitation : « C’est ma petite Nicole (Depoué) ! Ayant perdu mon mari en 1951, j’avais alors fait venir Nicole depuis Vouvant, en Vendée ; elle avait quinze ans. Avec le temps, elle était devenue bien plus qu’une employée, presque la fille que je n’ai jamais eue … Et lui, c’était Joseph (Tarrago), son amoureux. Quel monstre a pu s’en prendre à eux, comme cela ?

– Quand les avez-vous vus pour la dernière fois ?

– Hier, vendredi 21 (soit le jour du crime). Je n’aime pas conduire dans Paris, et c’est surtout Nicole qui me sert de chauffeur. Elle m’a déposée à la RTF, en début d’après midi, rue Cognacq-Jay. Là, elle a rencontré Joseph, il y fait un stage comme technicien, et avait son après-midi libre. Ils m’ont demandé l’autorisation de prendre la 203 pour aller passer l’après-midi au Bois, avec le chien Youki. Elle devait revenir me prendre après l’enregistrement, à 18h30. »

– Et quand elle n’est pas revenue, vous n’avez pas prévenu la police ?

– Bien sûr que non ! Je me suis dit qu’elle et Joseph avaient été emportés par la passion, si vous voyez ce que je veux dire … J’en ai été quitte pour rentrer chez moi en métro. De mauvaise humeur, me disant qu’ils auraient pu, au minimum, me prévenir. Si j’avais pu me douter … j’espère qu’ils n’ont pas trop souffert … »

– Sur ce point au moins, vous pouvez être rassurée : la mort a été quasi instantanée. Ils n’ont eu le temps ni de souffrir ni même, sans doute, de se rendre compte de ce qui leur arrivait. »


       DOUBLE MEURTRE MYSTÉRIEUX

         Les enquêteurs restaient perplexes. Les portefeuilles des deux amoureux avaient disparu, mais pas leurs montres ni le manteau de fourrure de Nicole. Le peu d’argent qu’ils portaient sur eux justifiait-il un double assassinat ? Et la façon presque professionnelle dont on les avait exécutés (on leur avait même porté le coup de grâce) n’était pas, non plus, la façon d’agir d’un fou.

Faute de mieux, on s’orienta d’abord vers un crime passionnel. Un amoureux (platonique, car elle était morte vierge) de Nicole qui n’aurait pas supporté qu’elle lui préfère un autre. Bientôt cependant, les médecins légistes purent annoncer que le couple avait été abattu par deux armes différentes. Et donc, par deux tueurs, et non un seul. Cela rendait maintenant la thèse du crime passionnel peu vraisemblable.

        Alors ? S’agissait-il d’un règlement de comptes ? D’une affaire d’espionnage ? D’un attentat politique (la guerre d’Algérie venait d’entrer dans sa troisième année) ? On passa au peigne fin le passé des deux victimes, sans rien trouver pour consolider ces hypothèses. Nicole Depoué et Joseph Tarrago avaient été deux jeunes gens sympathiques et sans histoires. Ils n’avaient jamais été mêlés, même de loin, à aucune affaire louche et ne s’intéressaient pas à la politique.

Anita Soler, elle, comme nombre de personnalités du monde du spectacle, dans les années 1950, était une compagne de route du Parti Communiste. Et, deux mois plus tôt, la « normalisation » de la Hongrie par les troupes soviétiques avait remué bien des esprits. Avait-on abattu sa protégée pour atteindre la vedette ? Les enquêteurs ne se sentaient pas le droit de négliger la moindre piste, fût-elle improbable.

         Autre énigme : pourquoi avoir volé la 203, si c’était pour l’abandonner, moins d’un kilomètre plus loin ? En démarrant, le voleur avait d’abord zigzagué sur l’herbe du Parc. Et, en un trajet de moins de dix minutes, il avait trouvé le moyen de renverser une poubelle et de froisser son garde-boue… Comme s’il était ivre ; ou ne savait pas conduire.

        Ce double crime mystérieux fit en tout cas la une des journaux, ravis d’avoir un sujet qui passionnait leurs lecteurs, en cette trêve des confiseurs. Et chacun, dans le métro, à la table familiale ou sur le zinc du bistrot, d’élaborer sa thèse, d’expliquer à ses amis et parents qui avait commis le crime et pourquoi.

      On en était encore là quand, le 8 janvier 1957, un livreur vint prendre, chez Monsieur Pizon, grossiste en appareils électriques, dans le XVIIe arrondissement de Paris, deux postes de radio, commandés une heure plus tôt par téléphone. En partant, le livreur demanda qu’on envoie la facture au magasin Diribarne, un client régulier de la maison.

      Rien que de très banal. Sauf peut-être que le jeune homme portait un blouson de cuir noir, des bottes pointues comme des couteaux, une banane luisante de gomina … Et des lunettes de soleil qui ne s’imposaient vraiment pas en ce maussade début janvier. Ce ridicule clone d’ Elvis Presley fit s’esclaffer, presque ouvertement, tous les employés.


     MONSIEUR LUNETTES DE SOLEIL

       Le lendemain, nouveau coup de téléphone :

– « Maison Diribarne. Excusez-moi, vous nous avez envoyé la facture d’hier ?

– Ah non, pas encore.

– Tant mieux, car nous aurions besoin aussi de quatre électrophones, que vous mettrez sur la même facture. On passera les prendre demain, à la première heure. »

Et le lendemain revint le même livreur, roulant des mécaniques d’un air « affranchi », le nez toujours chaussé de lunettes de soleil. « Tu les enlèves pour dormir, au moins ? » railla le patron. « Bon, voilà la commande. Évidemment, c’est un peu lourd, mais on va te donner un coup de main. T’es garé où ?

– Euh, en fait, je suis venu en métro. »

Le patron fronça le sourcil. Cette histoire commençait à lui paraître bizarre. « Dis donc, au fait, avant-hier, j’ai oublié de te demander un reçu. 

– Ah, mais, il faut envoyer la facture au service comptabilité …

– Soit, mais je voudrais au moins une trace que la marchandise a été livrée. En tout, il y en a pour presque 400 000 francs (*2*)

– Et vous avez besoin d’un reçu pour 400 000 malheureux francs ? Mais alors, vous êtes des minables ! »

Dressé sur ses ergots, le livreur se fit insultant, agressif même. La discussion dégénéra, au point qu’on finit par appeler la police. Il ne fallut pas une demi-heure aux gardiens de la paix pour établir que Jean-Claude Vivier (il avait ses papiers sur lui) n’avait jamais été employé par la maison Diribarne. Et qu’il avait déjà commis nombre de petites indélicatesses, aux dépens de ses patrons successifs. Bref : ses achats d’électrophones et de radios n’étaient que des tentatives d’escroquerie. Qui auraient d’ailleurs pu réussir s’il n’avait pas commis l’imprudence de rééditer son coup le lendemain.

         Au commissariat des Batignolles, Vivier [voir photo ci-contre] continua à jouer les petits coqs, à nier l’évidence pour le plaisir de compliquer les choses. L’inspecteur perdit vite patience :

– Mets-toi à table ! Pas de temps à perdre avec un minus comme toi !

– Moi, un minus ? » rétorqua Viviers piqué au vif. « Celui qui a fait le crime de Saint-Cloud, vous diriez que c’est un minus, aussi ? Moi, je pense que c’est quelqu’un de très fort.

– C’est une affaire qui donne du fil à retordre aux collègues » reconnut le policier, mais quel rapport avec toi ?

– Je vais vous le dire, le rapport : c’est moi qui ai fait le coup !

– Menteur !

– Menteur ? Eh bien, vérifiez un peu ce qu’il y a dans mon portefeuille ! » triompha le jeune voyou.

         Et de fait, dans son portefeuille, qui n’avait pas encore été inventorié, on trouva le permis de conduire de la victime, Nicole Depoué. Vivier l’avait gardé comme trophée ; comme le « certificat de baptême » du dur qu’il pensait être devenu. Cette fois, l’affaire dépassait de beaucoup la compétence d’un commissariat de quartier. Ce fut à la Brigade Territoriale qu’on emmena Vivier. Celui-ci flatté qu’on s’occupe de lui comme jamais dans sa vie, mais déjà un peu inquiet tout de même, précisa : « Attention : j’étais à Saint-Cloud, mais ce n’est pas moi qui ai tiré. C’est mon copain Jacques Sermeus. »

         Jacques Sermeus fut arrêté chez le cordonnier où il faisait son apprentissage. Contrairement à Vivier, lui n’avait jamais eu affaire à la Justice, mais d’une intelligence très basse (il savait à peine lire et écrire), il s’avéra difficile à interroger. À son domicile, on retrouva les pistolets 7,65 dont les deux hommes s’étaient servis.


        UNE AFFAIRE DE ZOLD-UP

« Alors,» voulut savoir le commissaire divisionnaire Dessaunay, « pourquoi les avoir tués ? Vous les connaissiez ? Vous aviez des raisons de leur en vouloir ? 

– Euh, non. On voulait leur voiture. Pour commettre des hold-up. (Vivier prononçait : des z-oldup)

– Si c’était pour voler une voiture, il aurait été infiniment plus facile et moins risqué d’en prendre une vide. »

Et l’histoire se fit jour, navrante de stupidité. Nourris de films de série B, Vivier et son acolyte avaient décidé de devenir des gangsters, comme ceux dont ils admiraient les exploits sur grand écran. Et un gangster qui se respecte, ça fait des « z-oldup » dans une grosse voiture, on voit ça dans tous les cinémas.

         Or, ni Vivier ni Sermeus (voir photo ci-contre) ne savaient conduire. Évidemment, prendre le volant sans permis était, dès cette époque, un délit courant. Mais les voitures des années 1950 ignoraient la direction assistée, les vitesses au plancher, le démarrage automatique, etc. Les conduire exigeait savoir-faire et expérience. Et Sermeus, pour bien se faire voir aux yeux de son camarade, avait affirmé savoir conduire. « Oui, mais seulement les 203 Peugeot ! »

        Les deux pieds nickelés avaient donc passé tout l’après-midi du vendredi 21 décembre à errer dans le Parc de Saint Cloud, pour chercher une 203. C’était en 1956 un modèle très courant (*3*) et ils en repérèrent facilement plusieurs en stationnement. Mais ces piètres voleurs n’auraient pas su la démarrer sans clé … La nuit tombait déjà quand ils tombèrent sur celle des deux amoureux, dont Nicole avait laissé tourner le moteur. Sans doute pour chauffer un peu l’habitacle.

         Comme ils l’avaient vu dans des dizaines de films, Vivier et Sermeus tirèrent, tous deux en même temps, à travers les vitres. Mais, ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’était que la vue des cadavres, l’odeur de sang et de poudre les feraient presque s’évanouir. Il leur fallut un énorme effort de volonté pour allonger leurs victimes sur l’herbe, chasser à coups de pied l’infortuné Youki avant de prendre la route.

          La voiture ne roulait pas depuis vingt secondes que Vivier s’apercevait déjà à quel point son ami s’était vanté : Sermeus ne maîtrisait pas le véhicule qu’il venait de voler. Après avoir frôlé plusieurs fois l’accident, il finit par caler, s’avouant incapable d’aller plus loin. Les deux voyous n’avaient alors plus eu d’autre ressource que de s’enfuir, sans tambour ni trompette, vers le métro Pont de Sèvres …

         Le crime ayant eu lieu sur le territoire de la Seine-et-Oise, le procès s’ouvrit devant la Cour d’Assises de Versailles, le 20 mars 1958. Les journaux y avaient dépêché leurs meilleures plumes, mais cet énième « procès du siècle » devait décevoir son public. Sur le fond, les débats n’apportèrent rien de nouveau. Les accusés, dépouillés de leurs oripeaux de faux durs, apparurent pour ce qu’ils étaient : deux crétins immatures qui avaient voulu jouer aux gangsters.

         Aussi révoltant qu’il soit, l’assassinat des Amoureux de Saint-Cloud était, objectivement, loin d’être le crime le plus atroce de la décennie (*4*). Et des pauvres types qui tuent, presque gratuitement, pour prouver aux autres et à eux-mêmes qu’ils sont des « durs », on en trouve à toutes les époques. Viviers et Sermeus furent, pourtant, très durement stigmatisés dans les colonnes des journaux comme dans la rue.

À chaque époque, ses vaches sacrées et sa bien-pensance. Dix ans avant Mai 68, le bouc émissaire dénoncé par toute la classe politique, de la Droite aux Communistes, et par la quasi-unanimité de la société, c’était cette jeunesse pourrie par la vie trop facile (Il leur aurait fallu une bonne guerre !), la sexualité de plus en plus libre, les films et les romans immoraux (*5*), cette musique barbare, le jargon franglais, ces accoutrements grotesques (Ray-bans, blue-jeans, santiags …) venus d’Amérique. L’assassinat des Amoureux de Saint-Cloud avait donné une magnifique occasion d’assimiler, sans nuance, la « délinquance juvénile » (autre article importé d’Outre Atlantique) à toute cette culture « Salut les Copains ! » (*6*), alors à la veille de prendre son essor.





       GÉNÉRATION PERDUE

Et à ces deux « monstrueux dégénérés », on avait beau jeu d’opposer la jeunesse « saine », sympathique, honnête et travailleuse, incarnée par leurs victimes. « Vraiment trop injuste que le destin ait fait se rencontrer, dans la solitude d’un crépuscule d’hiver, deux êtres aussi purs et ces deux révoltantes petites canailles » poétisa la presse.

        Effondrés dans le box, conscients d’avoir tout le monde contre eux, les deux assassins du Parc de Saint-Cloud échangeaient des regards penauds, exprimaient des regrets d’une voix sans conviction. Revenant sur leurs aveux, et au dépit de toute vraisemblance, ils nièrent, très mollement, avoir tiré, rejetant la responsabilité sur l’autre. Leurs avocats (*7*), maîtres Planty (pour Vivier) et Mirisch (pour Sermeus) essayèrent de susciter la pitié en rappelant que les deux hommes avaient très tôt perdu leurs parents. Que c’était à l’orphelinat d’ Audaux qu’ils étaient devenus amis. En vain. « Toute la compassion va à leurs victimes » affirmaient les médias. Ils furent condamnés à mort, à l’approbation générale.

        Le 13 mai 1958, la Quatrième République, déjà flageolante, s’effondra sous les coups de boutoir des manifestants d’Alger. René Coty quitta l’Élysée, cédant la place à Charles de Gaulle. Ce fut donc à celui-ci de prendre la décision de la grâce.

        Le Général n’aimait pas la peine de mort, mais il était d’une génération, et d’un milieu, où l’on ne s’apitoyait guère sur les criminels. Il gracia Sermeus, considérant sans doute qu’un individu aussi débile était quasi irresponsable. Mais à Vivier, il ne trouva aucune excuse. Et, à l’aube du 6 août 1958, l’assassin des Amoureux de Saint-Cloud expia son crime, dans la cour de la prison de la Santé.




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NOTES

1- De son vrai nom Anna Biraud (1892-1965). Avec son mari, le célèbre comédien André Delferrière (1884-1951), elle s’était fait une spécialité des feuilletons radiophoniques, très populaires avant l’ère de la télévision.

2- Il s’agit de 400 000 francs anciens, bien sûr. Soit, mutatis mutandis, 7 000 € de 2018.

3- En 1956, les voitures importées étaient chères et rares, et chaque constructeur français ne proposait qu’un ou deux modèles. Peugeot, par exemple, ne produisait que des 203 (de 1948 à 60) et des 403 (de 1955 à 1966). On peut considérer qu’en 1956, sur les quelque trois millions de voitures légères en circulation dans toute la France (en 2016, il y en a presque trente millions …), une sur dix était une Peugeot 203.

4- Sans même parler des atrocités diverses (égorgements, viols et tortures) qui ponctuaient, au même moment, de l’autre côté de la Méditerranée, une guerre qui ne disait pas son nom.

5- Moins de deux générations plus tard, il nous faut, certes, un gros effort d’imagination pour comprendre combien les romans de Françoise Sagan et les films de Brigitte Bardot faisaient alors scandale …

6- « Salut les Copains ! » (significativement surnommé « Salut les Voyous ! » par ses détracteurs …) fut justement lancée en juillet 1959, soit un an après le Procès de Versailles. Véritable phénomène de société, la célèbre émission d’Europe n°1 symbolisa l’émergence, pour la première fois de l’Histoire, d’une culture (musicale, mais aussi vestimentaire, linguistique …) spécifique à la jeunesse.

7- Notons que René Floriot (1902-75), la star des avocats de l’époque, a également participé au procès, mais en tant que partie civile. Anita Soler l’avait engagé, pour « venger la mémoire de ma petite Nicole ».